1350 m de dénivelée réalisés, 1800 m ressentis…

Les jours se suivent, les aventures aussi mais elles ne se ressemblent pas…sauf pour les aléas météorologiques.

Sortie « Express » est l’intitulé de la sortie du jour sur l’agenda avec 800 m de dénivelée en raison d’une fenêtre météo étroite.
A priori donc, pas long et rapide, pour plier skis et bagages vers 14 heures….Mais c’est sans compter sur les facéties du petit bonhomme vert, de Météociel, et du BERA.

Au point de rendez-vous d’Argelès-Gazost, une nouvelle proposition est faite, pour celles et ceux qui ont pris leur billet de train, après un point sur le BERA – tout le monde l’a lu- c’est donc bon signe, et la météo – pas de précipitation avant 16 heures – c’est bon signe aussi et l’encadrant est habillé en vert, donc tous les témoins sont au vert : le col de Pierrefitte avec 1300 à 1400 m de dénivelée… Silence interrogatif, murmures,…et au final acquiescement presque collégial…car personne ne connaît. Ceux qui se sont tus, peu nombreux il est vrai, n’auront qu’à s’en prendre aux autres qui ont parlé…et à l’encadrant qui voit la vie en vert et essaye de sortir du train-train habituel.

Partis pour Luz mais pas Ardiden comme prévu initialement, nos 2 véhicules empruntent facilement la piste au-dessus du hameau d’Aste et parviennent à monter à presque 1300 m…Du portage en perspective et un peu moins de dénivelée que prévu pour la suite.

Quand on dit « EXPRESS », on pense inévitablement au train express appelé aussi « train rapide » qui fait seulement un petit nombre d’arrêts, au lieu de s’arrêter à chaque station, lit-on dans Wikipédia : certains participants s’inquiètent donc…légitimement. Mais non, nous ferons des pauses et nous n’irons pas trop vite, quoique… La fenêtre météo sachant être traîtresse, il ne faudra pas traîner quand même.

L’état de la piste peu enneigée, coupée par de nombreux filets d’eau et de quelques ornières d’un train précédent version 4×4 nous conduisent dès le départ à un portage sur un peu plus de 2 km en guise d’échauffement. Pas de bains de pieds cette fois-ci, malgré quelques traversées de ruisseaux.

Au coup de sifflet, le train express quitte donc la gare perchée quand même à 1270 m comme nous l’indique le GPS: plus que 1200 m à gravir donc…et tout le monde est sur les rails de l’encadrant qui lui n’a pas besoin de rail pour avancer – elle était trop facile celle-là – .

Chaussage des skis, montée, descente, faux-plat et  traversée d’une monstrueuse avalanche descendue du Pic de Létious en versant Nord pour démarrer vraiment l’ascension aux granges de Bourlique. Ce n’était que la mise en train des organismes.

Patrick propose rapidement ses services pour la trace – c’est sympathique – mais aujourd’hui, la locomotive est en forme et veut faire cracher la vapeur, donc je m’y recolle très rapidement d’autant plus que le terrain est plutôt traître lui aussi pour une trace « CONFORT »…entre coulées très nombreuses, neige un peu dure recouverte d’un couche fine de neige soufflée et micro-reliefs.

Petite hésitation sur le choix de l’itinéraire – par la cabane de Peyrehitte ou par les vallons – dissipée presque aussitôt par Oruxmaps et les cartes personnalisées – IGN et couches des pentes – pour éviter l’erreur d’aiguillage et le déraillement : ce sera par les vallons, qu’on empruntera de toute manière à la descente, pour éviter une séance de poussette fastidieuse et puis, une reconnaissance ne fait jamais de mal surtout si la météo se décidait à nous jouer un vilain tour.

Petite descente en roue libre sur le plateau d’Aygues-Tortes le bien-nommé avec ses ruisseaux tortueux qui dessinent de jolies courbes sur un manteau blanc immaculé et apercevoir la suite du programme…

De grosses coulées des 2 côtés du vallon pour tenter de nous barrer la route et arrêter en vain le convoi, donc plus grand chose à craindre pour aujourd’hui et nous voilà partis. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et nos yeux avec le jour blanc. Heureusement, peu de piège dans ce vallon avec une pente autour des 30°.  J’enchaîne sereinement les zigs et les zags, le groupe suit – petite pause hydratation et grignotage – et c’est reparti pour la rampe finale dans une ambiance montagne…où le train crache la vapeur. Le groupe s’étire un peu, des regroupements pour raccrocher les wagons – 1,3,3 et 2 et le train est enfin au complet à la gare d’arrivée au col de Pierrefitte à 2466 m d’altitude

Petit tour d’horizon – après quelques flocons, le soleil fait sa réapparition – : col de Rabiet et lac de Rabiet, Soum de Marraut,..

L’heure tourne, le plein en eau et en fruits secs est fait, et c’est parti pour le retour en descente cette fois-ci.

Les Z sont coupés par de plus ou moins beaux S pour rejoindre Aygues-Tortes avec une alternance de période de bonne visibilité et de jour blanc qui me permet, ainsi qu’à d’autres, de goûter la neige fraîche…

Pause casse-croûte bien méritée à l’abri du vent avant de repeauter pour remonter une cinquantaine de mètres et rejoindre les vallons dominant la cabane de Peyrehitte.
Quelques beaux virolets plus loin, retour dans les coulées – traversées avec plus ou moins de bonheur – moi le premier- , ce qui incitera certain ou certaine à proposer de prendre l’itinéraire de montée un peu en-dessous pour éviter ces pièges – . Mais que nenni, pas question de descendre trop bas pour repeauter et perdre du temps; et puis les wagons suivent la motrice non ? Tout le monde suit donc  et notre descente se termine par une longue, trop longue pour certain, traversée descendante sur Bourlique.

Déchaussage pour traverser la grosse avalanche du Létiou et la petite remontée qui suit.
Rechaussage pour le long faux-plat descendant qui suit: un ski sans leash qui file droit dans la pente…Ouf il n’est pas allé jusqu’au torrent et ce sera la leçon de morale du jour : mettre ses leash avant de chausser.

La promenade ferroviaire se terminera comme elle avait commencé : à pied et skis sur les sacs jusqu’aux véhicules avant de conclure par le pot de l’amité à Luz, accompagné des douceurs habituelles.

Merci à Véro pour l’encadrement et au groupe pour l’ambiance et le stoïcisme….face aux aléas.

Comme un train  revient toujours à sa gare de départ :1350 m de dénivelée réalisés, 1800 m ressentis…c’est l’effet Windchill version SNCF.

Enfin le diaporama du jour version le petit train rébus de l’ORTF de ma première jeunesse : Train « EXPRESS »

Et l’inévitable trace du jour : https://www.visugpx.com/cZlT4fDZFh